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Et puis, il y avait ces jours où on avait pas forcément envie d'aller bosser. Mais comme je suis bien obligé de payer mon loyer... fallait malgré tout se lever. Il faisait beau dehors, c'était déjà ça. La motivation n'était pas particulièrement au rendez-vous, alors j'enfilai rapidement un short large et le premier t-shirt qui me passait sous la main.

La matinée se passa sans encombres, mais très lentement. Je regardais l'heure défiler et j'avais qu'une envie, aller m'enfiler une bonne petite bière. C'est dans l'après-midi que la demoiselle pointa le bout de son nez. J'avais eu affaire à cette jeune femme quelques jours auparavant. J'ai beau eu le sommer que le matériel qu'elle était en train de choisir n'était pas adapté, je me suis reçu un gros vent dans la gueule. Elle m'a limite envoyé chier et elle a pris certains articles sans même tenir compte de mon avis. Tête de mule. Enfin bref.

Je n'étais pas particulièrement d'humeur à me prendre la tête avec une cliente, alors je fis profil bas. Sinon je sentais que j'allais m'énerver. Dans un rayon, je m'amusais à ré-étiqueter certains produit dont les prix avaient changés. Pourvu qu'elle ne me voit pas et qu'elle ne me parle pas, je n'arrêtais pas de penser ça. Mais j'avais le sentiment que les ennuis allaient me rattraper. Surtout avec une cliente pareil.

En même temps, il était tellement rare que les clients soient désagréables avec moi...

Mais quelle idée j'avais encore eu à vouloir tenter le skateboard ? Parfois je me demande d'où provenais de telles folies. Mon accident ne m'avait donc rien appris ? En même temps, je ne m'en souvenais pas, donc comment aurais-je pu en tirer une leçon. Et puis, ce n'est pas avec un skateboard qu'on se fait le plus de mal, si ? Je m'étais donc dégoté une planche, des protection, avait enfilé ma tenue de sport et était partie à l'aventure. Découvrir, j’aimais ça ! Je n'avais pas froid aux yeux, j'étais décidée à monter sur ce bout de bois à roulette dès la sortie de mon immeuble... Mais les choses ne se passèrent pas exactement comme prévu, disons que les pentes n'étaient pas encore les bienvenue. Heureusement, plus de peur de que mal. J'attendis donc d'atteindre la plage avec sa route plate et longue. Là au moins je pourrais m’entraîner tranquillement.

Finalement, la journée passa. J'avais essayé quelques trucs, mais bilan des courses : j'avais fini par me gameler. Bon, rien de grave, mais c'est ça quand on sous estime le pouvoir d'une vulgaire planche de bois à roulette. J'étais rentrées à l'appartement, avais soigner mes égratignures - aux mains et aux genoux- et m'était dis qu'il ne me restait qu'une chose à faire : présenter mes excuses. Le lendemain, une fois les cours terminés, soit dans l'après midi, je me rendis au magasin de sport, celui où je m'étais rendue il y a quelques jours afin d'acheter ces fameuses protections... Peu efficaces, certes, mais je ne pouvais en vouloir qu'à moi-même. Je n'avais pas écouter ce fameux vendeur... trop perdue dans ma bêtise. D'ailleurs, j'étais contente de voir qu'il était là, au même endroit où je l'avais laissé. Je m'approchai de lui et finis par l'accoster : « E-En faite, vous aviez raison l'autre jour... » j'étais une peu hésitante, voire gênée. il faut dire que la dernière fois je n'avais pas apprécié le fait qu'il vienne se mêler à mes affaires, n'étant pas d'humeur. Il allait me prendre pour une de ces filles bizarres, munies de coup de tensions. « Donc, je voudrais m'excuser, d’abord, et maintenant je suis à l'écoute de conseils, car, en effet, ces protections... C'était pas le top. »

Mais celle-ci avait été particulièrement désagréable. Ca n'est pas pour autant que j'allais me montrer impoli. D'ailleurs, j'étais sur mon lieu de travail, pour ma part. Alors, je gueulai vaguement les formules de politesses, depuis mon petit coin. J'étais un peu trop captivé par mon job. J'avais limite pleins d'étiquettes de prix collées sur ma tronche. De toute façon, j'étais fermement persuadé qu'elle ne viendrait pas me parler. L'autre jour, ça m'avait servi de leçon. Cette demoiselle n'avait pas envie de mes conseils soit.

C'est pourquoi lorsque j'entendis une faible voix s'élever derrière moi, j'ai cru halluciner. C'est elle ou c'est pas elle ? Le ton était si incertain, elle butait sur quelques mots. Je m'empressai de me retourner, pour lui faire face. Ma machine à étiqueter dans les mains, des petites bout de papier collés sur le jean... je devais bien avoir l'air con. « Donc, je voudrais m'excuser, d’abord, et maintenant je suis à l'écoute de conseils, car, en effet, ces protections... C'était pas le top. » Une drôle d'impression m'envahit, tout entier. Cette fille... elle regrettait vraiment autant que ça son comportement ?

Un peu comme si je me réveillais brusquement, je me mis à bredouiller, moi aussi, face à cette fille. « Non non non... non... ne vous excusez pas, voyons ! » Je posai la machine à étiqueter sur le rayon que j'étais en train de faire. « Je ne vous en veux pas ! » Puis, en essayant de me reprendre un peu, je me redressai, bien droit. Une idée traversa tout d'un coup mon esprit. Et je compris pourquoi elle était revenue. « Vous ne vous êtes pas fait mal... quand même ? » J'avais un sourcil arqué vers le haut. Et je ne lui souhaitais vraiment pas de s'être fait mal.

Je n'avais même pas imaginé un seul instant qu'il puisse être occupé, non pas avec d'autre clients - car c'était parce qu'il était "libre" que je l'avais abordé- mais avec des affaires de boulot. J'étais donc contente de voir qu'il se retournait rapidement afin de me faire face, s'il avait réellement été occupé... enfin, quoique je n'en sais rien en faite. Parce qu'il était tout de même muni de son appareil à étiqueté, peut être n'était il pas au service des clients actuellement. J'étais juste contente qu'il ne m’envoie pas chier comme je l'avais fait quelques jours au par avant. Et puis, c'était plutôt mignon les petits bouts de papier qu'il avait malencontreusement collé sur son jean, cela me fit sourire. Je lui présentai ensuite mes excuse, ce qui selon moi était la meilleure des choses à faire. J’espérais qu'il allait les accepter, ce n'était pas dans mes habitudes d'être aussi... mal polie ?

Tout comme moi, il se mit à bredouiller quelques paroles : non, ce n'était pas grave. Voilà ce que j'en avais retenu et c'était la plus important - ce que je voulais entendre en fait. J'attendis qu'il se sépare de son matériel de vendeur, cette fois-ci je comptais bien écouter le moindre de ces conseils. Mais avant de nous rediriger vers les rayon, un peu plus loin, il me posa une question : m'étais-je fais mal ? J'agitai les mains devant moi en secouant la tête de gauche à droite : « Ah, non ! non, vraiment, quelques égratignures, mais ce n'est rien. On fait pire en apprenant à faire du vélo ! » . Ce n'était pas dans mes habitudes de me faire passer pour une victime. Certes, j'avais reçu quelques effritements aux mains ainsi qu'aux genoux, mais il n'avait pas de quoi tourner la scène en tragédie. Au contraire, une comédie serait la bienvenue : allez savoir si ce n'était pas ma maladresse habituelle qui en avait rajouter un couche ? J'étais la reine des gamelles, avec ou sans protection, avec ou sans skateboard aussi d'ailleurs. « Pour dire vrai, je ne suis pas du tout douée dans ce genre de sport, si vous voyez ce que je veux dire. Mais ça à l'air tellement cool que j'ai vraiment eu envie d'essayer. Sauf que voilà, je pense que je n'ai pas encore tout à fait l'équilibre. Donc au final, peut être que les protections n'y sont pour rien... » je rigolai « Mais du coup, je serais partante pour la qualité supérieur. Je suis toute ouïe à vos conseils ! »

Des égratignures, c'était quand même des blessures. De plus, je savais pertinemment qu'elle atténuait l'état des choses. Elle ne voulait pas m'inquiéter. Et c'était presque mignon... si je ne n'étais sincèrement pas angoissé par la santé de mes clients. Et je l'étais. Ce magasin se voulait être un bon dans son domaine. Et pour cela, ça comprenait également vendre du matos qui tenait la route. De bons conseils pour la clientèle. On avait de bonnes marques, en plus, et pour certaines qui atteignaient des prix frisants.

J'avais entamé une marche pour me diriger dans le rayon en question. Le rayon skate & co. Ce magasin, je le connaissais comme ma poche. Mais pas seulement, étant frappa dingue de sport de glisse, j'avais déjà testé tout le matériel qu'on mettait à disposition. J'avais évidemment de bonnes offres en tant qu'employé. Et même, parfois, lorsque certains articles n'arrivaient sérieusement pas à être vendus, je pouvais les récupérer. Ainsi donc, elle voulait des conseils.

Premièrement, je pris des protections pour les genoux, les coudes et un casque. Adaptés à sa taille, à son poids et à sa carrure évidemment. Je lui tendis le tout. « Tout d'abord, avoir de bonnes protections, qui tiennent fermement, c'est indispensable. » Je fis une petite pause. « Normalement, même en étant la reine des casses-cous, si les protections sont adaptées... même le risque d'égratignures devrait être écarté. Après, tout dépend la gravité de la chute, on est d'accord. »

Ensuite, je me dirigeais vers les skateboards. « Ca dépend à quel niveau vous voulez pratiquer le skate. Ca serait plutôt juste pour l'amusement, ou alors à un niveau moyen ? C'est-à-dire apprendre à faire quelques figures, sans plus. Ou alors, pousser à un niveau encore plus élevé encore ? » Dans mon job, j'étais vraiment le gars sérieux qui s'y donnait corps et âme. J'étais passionné par tous ces sports et je n'étais pas à cette place-là pour rien. Si j'étais déluré et fêtard en dehors du taf. Lorsque j'étais plongé dans mon boulot... je pouvais discuter de sports de glisse des heures et des heures avec les clients. Limite jusqu'à les saouler. Espérons qu'elle ne fuit pas !

Après les chutes que je m'étais faite hier, j'avais quand même eu de la chance de m'en sortir qu'avec des griffures sur les mains et les genoux, vraiment. Je pense qu'il allait falloir que je trouve quelqu'un pour e surveiller, pour rester à côté de moi lorsque je ferais du skateboard. Le jeune homme, ce fameux vendeur que j'avais d'abord trouvé insupportable mais qui à présent était adorable, avait l'air de s'y connaitre en matière de skateboard. Cela m’inquiéta légèrement lorsqu'il ajouta que tout dépendait de la gravité de la chute. J'avoue que c'est cette partie de la phrase qui m'a donné cette idée. C'est vrai, douée comme j'étais - et vu la chance que j'avais - je ne pense pas qu'une personne devant laquelle je me ridiculiserais serait gênante. J'étais prête à affronter la honte, les situations gênantes, les rattrapages en plein vol : de toutes façons,le ridicule ne tue pas c'est bien connu.

Je l'avais donc sagement suivit dans les rayons, qu'il connaissait comme sa poche, après avoir déballé ma petite histoire. J'étais toujours trop bavarde, je suis toujours trop bavarde.... Je serai toujours trop bavarde malheureusement. Impossible de me mettre en tête d'en dire moins, je l'avais toujours ouverte... Pour raconter n'importe quoi en plus. J'avais de la chance que les gens ne me fuient pas comme la peste. A qui pourrais-je bien poser mes questions débiles ou parler de la pluie et du beau temps, hn ? J'attrapais toutes mes protections qu'il me donnait : casque, genoux, coudes, mains. Avec ça, si j'arrivais à me faire mal, j'étais vraiment une championne ! Je rigolai à ses propos avant de le suivre dans les rayons des skateboard. J'observais le rayon tout en l'écoutant. Il me posa plusieurs questions qui me laissèrent un peu... sur la bas côté. J'étais un peu perdu, du coup j'essayais de lui répondre du mieux que je le pouvais : « J'ai acheté une planche basique, qui ressemble légèrement à celle-ci. » lui dis-je en montrant une planche, assez simple, certainement du premier niveau qu'il avait énoncé. « Après, je ne sais pas vraiment ce que je souhaite faire avec un skate... Pour se déplacer c'est sympa, mais je pense que c'est surtout un sport d’acrobaties, si je puis dis. Donc, je pense que ça serait bien d'apprendre quelques figures non ? » je marquai une pause : « Vous vous y connaissez certainement mieux que moi, donc j'attends vos conseil : est-ce que ça vaut le coup d'avoir un skate seulement pour se déplacer ? » Oui, en faite, les figures, ça m'intéressait assez... Mais je ne savais pas si j'allais pouvoir y arriver.